déjà quelques pas

17) Déjà quelques pas
Julien V
2007 © Touts droits réservés

            Le temps a recouvert le reste et nous laisse des fissures. Je me souviens de ces instants et je me pose des questions... Mais vainnes, personne ne peut y répondre. Au début la douleur est vive, mais le reste qui ensuit est comme une douleur. On est engourdi et la mémoire comme sèche. Il se passe des journées où l’on se dit tout ce qu’on aurait voulu dire.
La vie est dans ce sens perverse, quand on est proche des êtres aimé, on n’ose pas, on se dit que demain viendra et qu’on aura tout le temps.

Souvent on veut laisser le temps au temps, mais le temps est fugitif, il s’empare de tout ce qui reste et nous laisse démuni du peu qu’il nous reste.  
    Je me demande quelle temps il peut faire, comment c’est là où on ne revient jamais.
Peut être qu’il est tard ? Peut être est-ce stupide de dire que l’on aime quelqu’un surtout si la seule écho à notre questionnement est la sensation du vide.

J’avance comme un pantin sans fil, et je sens que c’est ainsi que va la vie. Ai-je le temps de dire que je suis malheureux ? Ai-je le temps de dire qu’il est mieux de ne rien dire…
Déjà quelques pas me séparent de ce jour, pourtant trois ans ce n’est pas grand-chose